Sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (1891-1942)

Dans le Cœur transpercé de Jésus sont unis le Royaume du Ciel et la terre d’ici-bas,
la source de la vie pour nous se trouve là.

Ce cœur est Cœur divin, Cœur de la Trinité centre de convergence de tous les cœurs humains,
il nous donne la vie de la Divinité.

Il nous attire à lui par sa force secrète et dans le sein du Père
il nous attire à Lui, nous saisit dans le flot du Saint-Esprit de Dieu.

Ce Cœur, il bat pour nous dans la petite tente où il demeure caché
si mystérieusement dans ce rond de blancheur pétri de fin silence.

Edith Stein du poème « Je demeure parmi vous » (Ich bleibe bei euch…)

Son passage à la Basilique

En septembre 1932, la société Thomiste organise à Juvisy près de Paris des « journées d’études » autour du thème de la phénoménologie. Edith Stein, qui a été l’assistante d’Edmond Husserl, le fondateur de ce courant philosophique, est logiquement invitée, d’autant plus qu’elle travaille à la première traduction en allemand de la Somme Théologique de saint Thomas. Edith connaît le français, et révisera elle-même la traduction de son intervention.

La future carmélite a profité de cette rencontre pour séjourner une dizaine de jours en France et découvrir Paris. Elle visite le Sacré-Cœur le mercredi 14 septembre, fête de la Croix glorieuse, en compagnie du philosophe et historien des sciences juif d’origine russe Alexandre Koyré, et de Dom Feuling, un bénédictin interprète des penseurs phénoménologistes pour le monde catholique allemand.

Ce dernier a rapporté que, montant à Montmartre avec elle et Koyré, il les avait entendu parler du peuple juif en insistant sur le « nous autres » : la conversion au catholicisme n’avait pas retiré à Edith le sens de la solidarité qui la liait aux siens.

Sa vie en quelques mots

Edith Stein est née le 12 octobre 1891 dans une famille juive à Breslau, ville du royaume de Prusse dans l’Empire allemand. À l’adolescence, elle perd la foi et devient athée. Cherchant un sens à sa vie, elle se lance dans l’étude de la philosophie avec brio et devient la première femme docteur dans cette discipline en Allemagne. Le grand philosophe Edmund Husserl, le fondateur de la phénoménologie, la choisit alors comme assistante en 1916.

La quête du sens de l’existence la conduit peu à peu au catholicisme, grâce au témoignage de foi de plusieurs de ses amis philosophes et elle reçoit le baptême le 1er janvier 1922. Edith se met alors à enseigner et à donner des conférences, développant une théologie de la femme, ainsi qu’une analyse de la philosophie de Thomas d’Aquin et de la phénoménologie.

Interdite d’enseignement par le régime national-socialiste en 1933, elle demande à entrer au Carmel, où elle devient religieuse sous le nom de Sœur Thérèse-Bénédicte de la Croix. Pour échapper à la fureur antireligieuse, elle doit fuir au Carmel d’Echt en Hollande en 1938. Mais elle y est arrêtée le 2 août 1942 par les S.S. avec d’autres Juifs convertis au catholicisme, en représailles de la condamnation publique par les évêques de Hollande de l’antisémitisme. Elle meurt au camp d’extermination d’Auschwitz le 9 août 1942. Canonisée par le pape Jean-Paul II le 11 octobre 1998, elle est aussi déclarée co-patronne de l’Europe le 1er octobre 1999.