Bienheureux Vladimir Ghika (1873–1954)

O Cœur qui témoignez un amour infini,
O Cœur sacré qui battez pour le salut des âmes, sans cesse,

O Cœur divin dont les battements retentissent dans le cœur de ceux qui vous aiment,
O Cœur divin que je sens battre jusque dans mon cœur. (…)

Faites que l’heure marquée en notre chair par les battements de notre cœur en Votre présence
soitune heure acheteuse d’éternité, gardée pour l’éternité, retrouvée dans l’éternité.

O Jésus faites que nous nous retrouvions un jour, cœur à cœur avec vous,
dans la cité construite suivant votre cœur.

Prière au Sacré Cœur Pendant l’Heure Sainte

Son passage à la basilique

Dans une lettre datant de 1921, deux ans avant sont ordination presbytérale, Vladimir Ghika évoque une nuit d’adoration passée à la basilique du Sacré Cœur.

« Je me recommande à vos bonnes prières. J’ai fait pour nos œuvres de Bucarest le pèlerinage de Lourdes ; j’ai fait dire des messes à leurs intentions et je viens de passer pour elles une nuit de veillée, complète, à Montmartre, avec sept quarts d’heure (savamment répartis pour tenir bon) de chapelets dits les bras en croix – si je n’ai pas importuné à fond le bon Dieu, jusqu’à la nausée… c’est qu’Il aime à se faire importuner par ceux qui L’aiment, et qu’Il nous a donné la recette de l’importunité, comme la meilleure, dans l’Évangile. ».

Une relique du bienheureux Vladimir Ghika se trouve dans l’autel principal de la basilique consacré en 2019.

Sa vie en quelques mots

Vladimir Ghika est né en 1873 à Constantinople, d’une famille princière roumaine orthodoxe. Par ses études à Toulouse, de 1878 à 1893, et ensuite à Paris et Rome, il acquiert une formation humaine et spirituelle profonde. C’est à Toulouse qu’il découvre l’Église catholique et, en 1902, à Rome, il y fait son entrée officielle. Il est un pont entre l’Orient et l’Occident et œuvre toute sa vie pour l’unité des chrétiens. En 1906 il introduit les Filles de la Charité en Roumanie. Il se met au service des plus pauvres et des blessés de la vie. Il pratique ce qu’il appelle la théologie du besoin : tout besoin rencontré sur notre route est une visite de Dieu. 

En France, à partir de 1919, il prend part au renouveau intellectuel chrétien aux côtés de son ami Jacques Maritain et de bien d’autres personnalités. Sur le plan diplomatique, il agit pour le rétablissement des relations entre le Saint Siège et la France, ce qui lui vaudra la Légion d’honneur. En 1923, Vladimir Ghika est ordonné prêtre pour le diocèse de Paris. Il pourra célébrer selon les rites latin et byzantin.

Quelques années plus tard, le Pape le nomme protonotaire apostolique et membre du comité directeur des Congrès eucharistiques, ce qui lui vaudra de parcourir les cinq continents. En France ou ailleurs son activité sacerdotale et apostolique n’a pas de limites. Avec une infinie bonté et une disponibilité à tous les appels des âmes, il obtient de nombreuses conversions, tout au long de sa vie.

Se trouvant en Roumanie en 1939, il choisit d’y rester et se dépense sans compter au milieu de ses compatriotes, vivant avec eux les violences de la guerre et ensuite l’installation du communisme. Il est arrêté (1952) et condamné, avec tant d’autres victimes de la persécution religieuse. Tout le temps de son emprisonnement, malgré les privations, les mauvais traitements et les tortures, il est parmi ses codétenus un témoin de la douceur évangélique et un modèle d’inflexibilité dans son affirmation de la foi au Christ.

Le 16 mai 1954, après vingt ans d’une vie de laïc missionnaire et trente ans de sacerdoce, il donne sa vie en martyr de la foi, dans une prison près de Bucarest. 

Vladimir Ghika a été béatifié en 2013, il est fêté le 16 mai.