Prier Jésus avec le Bx Charles de Foucauld

Avec le Bienheureux Charles de Foucauld, suivons Jésus dans son humilité et son abaissement.
Humilité de Jésus ! Imitons-la. Cherchons la dernière place non seulement pour nous, mais pour tout ce qui nous approche, parents, amis, compagnons. Ne rougissons pas de la pauvreté, de l’abaissement des nôtres, réjouissons-nous, car cela nous rapproche de Jésus. Ne nous réjouissons pas de leur apparente élévation, elle ne fait que nous rendre d’autant plus dissemblables de Jésus qu’elle est plus grande… Ô Jésus, que vous êtes bon de nous rendre si douces toutes les vertus, en faisant d’elles autant de traits de ressemblance et d’union avec vous, ô divin Bien-aimé !
(Explication du saint Evangile, Lc 4, 38-39, L’Esprit de Jésus, p. 188)
« Jésus a tellement pris la dernière place que nul n’a pu la lui ravir. » (Abbé Huvelin)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, demandons la grâce de nous convertir.
Convertissons-nous, car nous aussi tant que nous sommes, nous sommes de ces pécheurs qui, tout en sachant qu’il y a un Dieu, disons au fond de nos cœurs « il n’y en a point » toutes les fois que nous agissons d’une manière différente de ce qu’il veut de nous, de ce que nous savons lui plaire le plus. Nous aussi nous nous corrompons dans nos ingratitudes, nos infidélités, nous y pourrissons de plus en plus et rendons de plus en plus difficile en nous l’action de la grâce par cette infidélité, cette ingratitude redoublées, par cette pourriture invétérée. Prenons enfin le parti de changer de voie et de penser qu’il y a un Dieu, qu’il nous voit sans cesse, et de faire ce qui plaît à un Maître si bon et si aimable… Et soyons bons pour les pécheurs, puisque Dieu est si bon pour nous ; prions pour eux, aimons-les. Ne les approuvons pas, mais aimons leurs âmes faites à l’image de Dieu, rachetées et arrosées du sang de Jésus et tâchons de les convertir. « Soyons miséricordieux comme notre Père est miséricordieux. » Dieu « aime la miséricorde plus que les sacrifices ». Et la miséricorde, c’est l’amour des misérables, c’est le cœur s’inclinant avec bonté, avec tendresse, vers les misérables.
(Commentaire du Psaume 52, 1-4, p. 248)
Courage ! ne nous décourageons pas lorsque nous tombons ; relevons-nous au contraire, et, comme le voyageur qui a fait une chute, marchons, courons plus vite pour rattraper le temps perdu. Que notre chute nous rende plus humbles ; faisons des actes d’humilité à la vue de cette faute, mais surtout faisons des actes d’espérance, espérant fermement que nous avons la grâce de ne plus retomber à l’avenir et qu’il dépend de nous seuls d’être parfaitement saints à l’avenir. Jésus est là dans notre cœur et nous en donne le moyen ; ayons un profond regret de notre faute, ayons-en une contrition parfaite, la regrettant amèrement parce qu’elle offense Dieu infiniment bon et infiniment aimable, Dieu, c’est tout dire ; mais ne nous attardons pas trop longtemps, surtout dans le moment même, et d’ordinaire, sur le souvenir de notre faute, venons-en tout de suite au ferme propos de ne plus y tomber ; examinons s’il y a lieu, les moyens à prendre pour ne plus la commettre. Et puis ne regardant plus le passé (pour le moment du moins : on pourra y revenir plus tard, dans l’oraison, s’il y a lieu, pour s’humilier, se repentir, se fondre en reconnaissance du pardon accordé par Dieu), ne voyons que l’avenir et entrons hardiment et avec confiance dans une nouvelle voie ; regardons non plus en arrière, mais en avant ; ne regardons pas seulement, pas tant les fautes à ne plus commettre, mais surtout les vertus à pratiquer ; regardons moins le mal pour ne pas le faire que le bien, pour le pratiquer ; ne regardons pas tant nos péchés passés pour ne pas y retomber, que Jésus et ses perfections pour les imiter. Courage ! et en avant !
(Méditation sur le Psaume 59, 1-5, p.266)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, entrons dans le Mystère de la Sainte Trinité
Les trois grands mystères de la Très Sainte Trinité, de l’Incarnation et de la Rédemption sont complètement incompréhensibles à l’esprit des hommes. Ce n’est pas étonnant : comme le petit enfant comprend moins que l’adolescent, et l’adolescent moins que l’homme : ainsi l’homme comprend moins que l’ange et l’ange moins que Dieu. Le petit enfant a la vue arrêtée par un mur de deux coudées, l’adolescent par un mur de trois coudées, l’homme fait par un mur de quatre coudées ; Dieu voit par dessus tous les murs, et Sa vue est infinie […].
Dans le mystère de la Sainte Trinité, Dieu nous révèle que de même qu’il n’y a qu’un Dieu (qu’Il soit exalté et glorifié ! Il n’y a que Lui), ainsi en ce Dieu unique il y a trois personnes. La première personne est le Père, la deuxième est le Fils, la troisième est le Saint-Esprit. Le Père est Dieu, le Fils est Dieu, le Saint-Esprit est Dieu. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul et même Dieu. Chacune des trois personnes est dieu, et les trois personnes ne sont qu’un seul et même Dieu. C’est là un mystère incompréhensible pour les hommes. Nous devons le croire, sans le comprendre, parce que Dieu nous le dit. Nous ne le comprenons pas, mais nous le croyons de tout notre cœur, parce que Dieu nous le dit.
(L’Evangile présenté aux pauvres nègres du Sahara,
Charles de Foucauld et la fraternité, Denise et Robert Barrat, p.127)
« Mon Dieu, si vous existez, faites que je vous connaisse ! »
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, laissons-nous saisir par la Charité du Christ
Charité : la charité consiste à aimer Dieu par-dessus tout pour lui-même et à aimer tous les humains comme soit même pour l’amour de Dieu. L’amour du prochain ne diffère pas de l’amour de Dieu. Ces deux amours sont les ruisseaux d’une même source ; l’un monte au ciel pour jaillir jusqu’à Dieu ; l’autre coule à terre pour le bien du prochain, qui est quelque chose de Dieu et comme son image.
(L’Esprit de Jésus, Méditations sur les saints Evangiles, p.264)
Aimons tous les hommes comme les a aimés Jésus, leur voulant autant de bien qu’Il leur en a voulu, leur faisant tout le bien en notre pouvoir, nous dévouant à leur salut, prêts à donner notre sang pour le salut de chacun d’eux ; aimons-les en vue de Dieu, autant qu’Il le veut, comme Il le veut, non pour nous ni pour eux, mais pour Lui ; notre amour pour eux n’en sera pas diminué mais incomparablement augmenté, puisant dans cette source de la volonté divine une force, une stabilité, un dévouement, une ardeur que n’a pas l’amour purement humain, et qui sont dans les seuls cœurs qui, laissant Jésus vivre en eux, aiment par Jésus et non par eux-mêmes…
(Directoire Art. XX, Charles de Foucauld et la fraternité, Denise et Robert Barrat, p. 100)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, imitons Jésus dans la simplicité de Nazareth en apprenant à sanctifier notre vie quotidienne.
Silencieusement,
secrètement,
comme Jésus à Nazareth,
obscurément comme Lui,
passer inaperçu sur la terre,
comme un voyageur dans la nuit,
pauvrement,
laborieusement,
humblement,
doucement,
avec bienfaisance comme lui…
Sainte Vierge, Saint Joseph, mettez-moi aux pieds de Jésus à Nazareth ! Mon Dieu, je Vous aime, je me donne à Vous, je Vous appartiens, faites que je sois à tout instant ce qui Vous plaît le plus !
(Prières à Nazareth)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, contemplons le Christ, offert dans l’Eucharistie.
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, entrons dans l’Eucharistie du Seigneur.
Cœur Sacré de Jésus, merci du don éternel de la sainte Eucharistie : merci d’être ainsi toujours avec nous, toujours sous notre toit, toujours devant nos yeux, chaque jour en nous…merci de vous donner, livrer, abandonner ainsi tout entier à nous […] !
Mon Dieu, venez en moi ; je vous aime, vous adore, je me donne à vous, pour être et faire tout ce qui vous plaira. Que ce ne soit plus moi qui vive, mais vous qui viviez en moi. Que je sois et fasse à tout instant ce qui vous plaît le plus. Qu’il soit de même de tous vos enfants.
(Méditations sur les saints Evangiles, Jeudi Saint,
L’Esprit de Jésus, p.323)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, accueillons avec respect la Parole de Dieu.
« L’ami de l’époux, qui est là, et l’écoute, jubile de joie en entendant la voix de l’époux »… Ne dois-je pas dire ces paroles, mon Dieu, mon Seigneur Jésus, chaque fois que j’entends quelque texte inspiré, Psaume, Evangile surtout, Pater, Ave, enfin tout texte faisant partie des Livres inspirés ! C’est bien la voix de l’Esprit Saint qui parle, chaque fois que je les lis, que je les entends… Je dois donc dire ces paroles de saint Jean, et ajouter avec lui : « Donc en ce moment mon bonheur est parfait »… C’est dans cette jubilation, dans ce transport d’amour, où doit me jeter comme vous la voix de l’Epoux, que je dois donc réciter l’office divin, dire le saint rosaire, lire la sainte Ecriture !… c’est dans cette jubilation que je dois être, chaque fois que j’entends, que je lis, que je récite quelque texte si court qu’il soit de la « parole de Dieu », de la parole du Bien-aimé, de la parole de l’Epoux si passionnément chéri ! »
(Méditation sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Jean 3,29, L’Esprit de Jésus, p. 124)
Lisons et relisons amoureusement les psaumes, la sainte Ecriture et surtout les passages prophétiques qui nous parlent de Jésus ou les parties du Nouveau Testament qui le montrent. Quand nous faisons oraison, quand nous assistons à la messe, que nous sommes dans l’action de grâces, si nous ne savons que dire, si nous sommes distraits, secs, lisons quelques mots d’un psaume, de l’Evangile, et par ce moyen ramenons notre âme à Dieu […]
(Méditations sur les Psaumes, Psaume 39, p.200)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, demandons au Seigneur de faire grandir en nous la foi.
« Le juste vit de foi » ; la foi c’est le fait que nous croyons du fond de l’âme tous les dogmes de la religion, toutes les vérités que la religion nous enseigne, le contenu de la sainte Ecriture par conséquent et tous les enseignements de l’Evangile, tout ce qui nous est proposé par l’Eglise enfin…
Le juste vit vraiment de cette foi car elle remplace pour lui la plupart des sens de la nature : elle transforme tellement toute chose qu’à peine les anciens sens peuvent-ils servir à l’âme : elle ne perçoit par eux que de trompeuses apparences ; la foi lui montre les réalités. L’œil lui montre un pauvre , la foi lui montre Jésus ; l’oreille lui fait entendre des injures et des persécutions, la foi lui chante : « Réjouissez-vous et jubilez de joie ». Le toucher nous fait sentir des coups de pierres reçus, la foi nous dit : « Soyez dans une grande joie d’avoir été jugés dignes de souffrir quelque chose pour le nom du Christ ». Le goût nous fait sentir un peu de pain sans levain, la foi nous montre : « le Sauveur Jésus, homme et Dieu, corps et âme » ; l’odorat nous fait sentir l’encens, la foi nous dit que le véritable encens « sont les prières des saints » […].
Ainsi la foi éclaire tout d’une lumière nouvelle autre que la lumière des sens, ou plus brillante ou différente… Ainsi celui qui vit de la foi a l’âme pleine de pensées nouvelles, de goûts nouveaux, de jugements nouveaux ; ce sont des horizons nouveaux qui s’ouvrent devant lui, horizons merveilleux qui sont éclairés d’une lumière céleste et beaux de la beauté divine…
(Retraite à Nazareth, Charles de Foucauld et la fraternité,Denise et Robert Barrat, p. 98)
« Tout ce que vous demanderez avec foi dans vos prières, vous le recevrez »… Notre Seigneur nous recommande encore ce qu’il a si souvent recommandé : de prier avec foi, avec la foi que nous recevrons ce que nous demandons, si c’est pour le bien, pour la gloire de Dieu, conditions que nous sommes les premiers à mettre à notre demande…
Cette recommandation, combien souvent Notre Seigneur ne la fait-il pas ? Après lui, ses disciples la répétèrent, saint Jacques en particulier… Et la vie des apôtres, des plus grands saints, leurs miracles, que sont-ils autre chose sinon la pratique de cette recommandation : à tel point qu’il semble que cette foi dans la prière, cette foi d’être exaucé, est le trait distinctif qui caractérise les saints… et ce n’est pas étonnant, car d’où vient cette foi, sinon de la confiance dans les promesses de Notre Seigneur, de la confiance en son affection pour nous, de la confiance en sa puissance : et pourrait-on être saint sans cette triple confiance… Ayons donc foi absolue que Dieu exaucera nos prières, si elles sont faites avec bonne volonté ; pur avoir cette foi en la puissance que Dieu accorde à nos pauvres prières, demandons-la, demandons cette confiance, cette foi si recommandée, si nécessaire, si difficile à sentir et dont le défaut est une injure à Notre Seigneur […]. Ne mettons pas de mesure à nos demandes, puisque Dieu n’en a pas mis à la puissance de nos prières, comme il n’y en a pas à sa bonté et à sa puissance.
(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Mathieu 21,22,
L’Esprit de Jésus, p. 86)
« Je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël »… Notre Seigneur loue la foi du centurion… En effet, la foi en la bonté, en la puissance de Notre Seigneur sont un hommage qu’on lui rend : c’est aussi une marque d’amour, car la foi en de telles perfections ne peut exister sans admiration, sans une admiration respectueuse qui est celle de l’amour… Croire que quelqu’un est si bon, si bon qu’il nous fera tout bien que nous lui demanderons, n’est-ce pas faire de sa bonté la plus belle louange qui soit possible ? Croire que quelqu’un est si ami de Dieu qu’aucun miracle ne lui est impossible, n’est-ce pas faire de sa sainteté la plus belle louange ? Croire que quelqu’un est Dieu n’est-ce pas dire qu’on le croit digne de toute louange, adoration, de tout amour et culte ?.. Cette fois que nous avons, par la grâce de Dieu, dans notre esprit, faisons-la passer, par sa grâce, dans nos actes… Soyons hommes de désir et demandons à Dieu l’impossible dans nos prières pour le bien des âmes, pour sa glorification en elles, puisque nous croyons que sa bonté nous accordera les vrais bien que nous lui demanderons… Entreprenons l’impossible pour sa gloire puisque nous croyons qu’il peut tout, et qu’il lui est infiniment facile de nous soutenir avec saint Pierre sur les eaux… Mon Dieu, donnez-moi la foi que vous voulez que j’aie et faites-moi agir et prier en conséquence. Saint centurion, saint Pierre, priez pour moi !
(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Mathieu 8,10,
L’Esprit de Jésus, p. 147)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, apprenons à trouver en Dieu la force dans l’épreuve.
« Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas, prier »… Que fait Notre Seigneur pendant les derniers moments, la dernière heure qui précède son arrestation et le commencement de sa Passion ? Il se retire seul, pour prier… Ainsi, quand nous avons une grave épreuve à supporter, un danger, une souffrance à affronter, passons dans la prière, la prière solitaire, les derniers moments, la dernière heure qui nous en sépare : dans tout événement grave de notre vie, faisons ainsi : préparons-nous-y, cherchons force, lumière, grâce, pour nous y bien conduire en employant à prier, et à prier seul la dernière heure, les derniers moments qui nous en séparent… Si nous devons prier seuls, ce n’est pas que nous dédaignons la prière de nos frères : non, assurons-nous pendant ce temps de leurs prières, demandons-leur de prier pour nous en même temps que nous prions seuls, prenons-les non loin de nous, à quelque pas de nous, mais écartons-nous d’eux un peu, non pas beaucoup, mais assez pour être dans un recueillement absolu aux pieds de Dieu, pour pouvoir épancher, dans le silence et dans l’oubli complet de la terre, notre cœur dans le sien…
(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Mathieu 26,36,L’Esprit de Jésus, p. 87)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, partons à l’écart pour rencontrer le Seigneur.
« Ma maison est une maison de prière : vous en avez fait une caverne de voleurs »… Ceci nous indique le respect infini que nous devons avoir pour toute église, chapelle ; avec quel recueillement, quel respect, il faut nous y tenir : et si ce recueillement était obligatoire jadis, combien plus il l’est maintenant que Notre Seigneur réside dans nos tabernacles… L’église est Nazareth, est Béthanie, où nous sommes aux pieds de Jésus avec la très sainte Vierge, avec saint Joseph, avec sainte Magdeleine : mais c’est aussi quelque chose de plus : c’est ces maisons bénies, avec l’invitation de n’y faire autre chose que prier Dieu, que prier le Fils, que prier le Père en union avec Jésus… La parole de Notre Seigneur nous dit encore autre chose : elle s’applique à notre âme : notre âme aussi est une maison de prière : la prière doit sans interruption s’élever d’elle vers le ciel, comme une fumée d’encens : et combien de fois hélas ! les distractions, les pensées terrestres, les pansées qui ne sont pas pour la plus grande gloire de Dieu, les pensées mauvaises même l’occupent, la remplissent de bruit, de trouble et de souillures et en font une caverne de voleurs… Efforçons-nous de toute notre puissance de faire que notre esprit soit toujours occupé de Dieu ou de ce qu’il nous charge de faire pour son service, et même qu’en faisant ce dont il nous charge, nous jetions sans cesse un regard vers lui, sans jamais détacher de lui le cœur en aucune façon, et les yeux que le moins possible, n’attachant à nos occupations nos yeux qu’autant que c’est nécessaire et notre cœur pas du tout : que Dieu soit le roi de nos pensées, le Seigneur de nos pensées, que sa pensée ne nous quitte pas et que tout ce que nous disons, faisons, pensons soit pour lui, soit dirigé par son amour : rappelons-nous l’expression « dame des pensées » et qu’ainsi notre âme soit toujours une maison de prière, jamais une caverne de voleurs. Que rien d’étranger n’y ait accès, qu’aucune chose profane n’y entre, même en passant. Qu’elle s’occupe sans cesse de son Bien-aimé…Quand on aime, on ne perd pas de vue ce qu’on aime…
(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Mathieu 21,13,
L’Esprit de Jésus, p. 83-84)
…Il faut passer par le désert et y séjourner pour recevoir la Grâce de Dieu ; c’est là qu’on se vide, qu’on chasse de soi tout ce qui n’est pas Dieu et qu’on vide complètement cette petite maison de notre âme pour laisser toute la place à Dieu seul. […] C’est un temps de grâce, c’est une période par laquelle toute âme qui veut porter des fruits doit nécessairement passer. Il lui faut ce silence, ce recueillement, cet oubli de tout le crée, au milieu desquels Dieu établit son règne et forme en elle l’esprit intérieur. La vie intime avec Dieu, la conversation intime de l’âme avec Dieu dans la foi, l’espérance et la charité. Plus tard l’âme produira de fruits exactement dans la mesure où l’homme intérieur ce sera formé en elle. Si cette vie intérieure est nulle, il y aura beau avoir du zèle, de bonnes intentions, beaucoup de travail, les fruits sont nuls : c’est une source qui voudrait donner de la sainteté aux autres, mais qui ne peut, ne l’ayant pas ; on ne donne que ce qu’on a et c’est dans la solitude, dans cette vie, seul avec Dieu seul, dans ce recueillement profond de l’âme qui oublie tout le créé pour vivre seule en union avec Dieu, que Dieu se donne tout entier à celui qui se donne ainsi tout entier à Lui.
(Lettre au Père Jérôme, Trappiste de Staouëli, 19 mai 1898,
Denise et Robert Barrat, Charles de Foucauld et la fraternité, p. 103)
Avec le Bienheureux Charles de Jésus, orientons nos regards vers la Vie éternelle.
Notre Père « qui êtes aux cieux »… Pourquoi choisissez-vous cette qualification plutôt qu’une autre, plutôt que « Père juste », « Père saint » ?.. C’est sans doute, mon Dieu, pour élever notre âme dès le commencement de la prière bien haut au-dessus de cette pauvre terre, et la placer dès le début où elle doit toujours être, en cette vie et dans l’autre, au ciel sa patrie… C’est aussi pour nous placer dès les premiers mots de notre prière dans l’espérance et dans la paix : Notre Père est dans les cieux : comment, avec la confiance, n’aurions-nous pas espérance et douce paix ?.. C’est aussi pour nous mettre dès le début dans la joie, en pensant que notre Père, notre Dieu, notre Bien-aimé, celui que nous aimons de tout notre cœur, de toute notre âme, de tout notre esprit et de toutes nos forces, jouit pour léternité d’un bonheur infini ?
(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Mathieu 6,9,
L’Esprit de Jésus, p. 60)
(Au fil des jours, p. 243)
L’Adoration de nuit.
« Il monta dans la montagne seul, pour y prier. E,t le soir venu, il était là tout seul »… Notre Seigneur prie seul, prie la nuit… C’est une habitude chez lui… Bien des fois l’Evangile nous répète : « il se retira seul pendant la nuit pour prier »… Aimons, chérissons, pratiquons à son exemple la prière nocturne et solitaire… Quand tout sommeille sur la terre, veillons et faisons monter nos prières vers notre Créateur… S’il est doux d’être en tête-à-tête avec ce qu’on aime au milieu du silence, du repos universel et de l’ombre qui couvre la terre, combien est-il doux d’aller, en ces heures, jouir du tête-à-tête avec Dieu !.. Heures d’incomparable félicité, heures bénies qui faisaient trouver à saint Antoine les nuits trop courtes… Heures où, pendant que tout se tait, tout dort, tout est noyé dans l’ombre, je vis aux pieds de mon Dieu, épanchant mon cœur dans son amour, lui disant que je l’aime et lui me répondant que je ne l’aimerai jamais, si grand que soit mon amour, autant qu’il me chérit… Nuits fortunées que mon Dieu me permet de passer en tête-à-tête avec lui… Ô mon Seigneur et mon Dieu, faites-moi sentir comme je le dois le prix de pareils moments ! faites-moi « delectare in domino » [« mettre ma joie dans le Seigneur », Psaume 37/36)] ! faites-moi, à votre exemple, n’avoir pas de plus chers moments, pas de plus vrai repos, pas d’heures plus suaves et plus enviées que ces heures de prière nocturne et solitaire !..
(Méditations sur l’Evangile au sujet des principales vertus, Mathieu 14,23,
L’Esprit de Jésus, p. 75)