Sainte Thérèse et l’Eucharistie

Le souvenir de sa Première communion (8 mai 1884) :

« Ah ! qu’il fut doux le premier baiser de Jésus à mon âme ! Ce fut un baiser d’amour, je me sentais aimée, et je disais aussi : "Je vous aime, je me donne à Vous pour toujours". Il n’y eut pas de demandes, pas de luttes, de sacrifices. Depuis longtemps, Jésus et la pauvre petite Thérèse s’étaient regardés et s’étaient compris. Ce jour-là, ce n’était plus un regard, mais une fusion, ils n’étaient plus deux, Thérèse avait disparu, comme la goutte d’eau qui se perd au sein de l’océan. Jésus restait seul, Il était le maître, le Roi (…). Le Ciel n’était-il pas dans mon âme ? » (Manuscrit A, 35e r)

« Quel doux souvenir j’ai gardé de cette seconde visite de Jésus ! Mes larmes coulent encore avec une ineffable douceur. Je me répétais à moi-même ces paroles de Saint Paul : "Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus qui vit en moi !" Depuis cette communion, mon désir de recevoir le Bon Dieu devint de plus en plus grand ». (Manuscrit A, 36e r)

L’amour de l’Eucharistie :

« Pain Vivant, Pain du Ciel, divine Eucharistie
O Mystère sacré ! que l’Amour a produit…
Viens visiter mon cœur, Jésus, ma blanche Hostie
Rien que pour aujourd’hui.
 
Daigne m’unir à toi, vigne sainte et sacrée
Et mon faible rameau te donnera son fruit
Et je pourrai t’offrir une grappe dorée
Seigneur, dès aujourd’hui. »
(Mon chant d’aujourd’hui, Poésie 5)
 
« Toi qui connais ma faiblesse extrême
Tu ne crains pas de t’abaisser vers moi !
Viens en mon cœur, ô blanche Hostie que j’aime,
Viens en mon cœur, il aspire vers toi !
Ah ! je voudrais que ta bonté me laisse
Mourir d’amour après cette faveur,
Jésus ! entends le cri de ma tendresse
Viens en mon cœur ! »
(Poésie supplémentaire 8)
« Mon Ciel, il est caché dans la petite Hostie
Où Jésus, mon Epoux, se voile par amour
A ce Foyer Divin je vais puiser la vie
Et là mon Doux Sauveur m’écoute nuit et jour
Oh ! quel heureux instant lorsque dans ta tendresse
Tu viens, mon Bien-Aimé, me transformer en toi
Cette union d’amour, cette ineffable ivresse
Voilà mon Ciel à moi !… »
(Mon Ciel à Moi !…, Poésie 32)
« Tu veux me nourrir de ta divine substance, moi, pauvre petit être, qui rentrerais dans le néant si ton divin regard ne me donnait la vie à chaque instant… O Jésus ! laisse-moi dans l’excès de ma reconnaissance, laisse-moi te dire que ton amour va jusqu’à la folie… Comment veux-tu devant cette Folie, que mon cœur ne s’élance pas vers toi ? Comment ma confiance aurait-elle des bornes… »
(Manuscrit B, 5e v)